J.B. Pierre Henri Caqué: le père du cimetière du nord

Ne cherchez pas sa tombe. Elle n’existe plus? Un comble. A l’origine dûment motivée de l’emplacement du cimetière du Nord de Reims inauguré en 1787, Jean-Baptiste Pierre Henri Caqué n’en n’a plus. Une plaque à sa mémoire a toutefois été placée à l’entrée de la nécropole.

Plus de tombe mais une plaque souvenir

Né le 22 janvier 1751, Jean-Baptiste Pierre Henri Caqué professeur de médecine et médecin militaire n’a pas eu la même notoriété que son père Jean-Baptiste Caqué (1720-1787)médecin récompensé par le roi Louis XV . Pensez, son géniteur a perfectionné plusieurs outils chirurgicaux et réalisé durant sa carrière 170 opérations de « la taille » (broyage des pierres dans la vessie avec une pince broyeur).1

Pour des raisons sanitaires

L’histoire locale retiendra heureusement la réussite du projet pour la santé des citoyens de Rheims qui a animé Jean-Baptiste Pierre Henri Caqué et qui a abouti à l’ouverture du cimetière du Nord quelques années avant le célèbre Père Lachaise parisien.

Professeur de médecine, régent de la faculté de médecine de Reims, JBPH Caqué réussit à convaincre ses contemporains que le cimetière de l’hôtel Dieu, saturé, devait être fermé pour des raisons sanitaires. Pas assez profondément enterrées les dépouilles mortelles , amas considérables de putréfactions, souvent rouvertes étaient des foyers de contagions. Faisant référence à plusieurs maladies épidémiques constatées en France, il estimait que « les exhalaisons des morts (putrides, pestillentielles) influaient beaucoup sur la santé de tous ceux qui y étaient exposés, surtout dans le temps d’épidémies. »

Il décida qu’il fallait placer le nouveau cimetière ceint d’un haut mur (et couvert de bruyères) hors la ville entre la porte Cérès et la porte Mars. Il fallait « un site spacieux pour y enterrer chaque mort dans une fosse particulière et à une profondeur convenable. Au vent du Nord, où l’air est purifié. « 

Les inhumations furent abandonnées en juillet 1787 dans le cimetière de l’hôtel Dieu et le cimetière du Nord fut inauguré le 8 juillet de la même année . Le 30 juillet Pierre Loureau (28 ans) et Marie Herbelot (35 ans) furent les deux premières personnes à être inhumées et bénies par le chanoine Polonceau dans ce nouveau cimetière devenu depuis « le Petit père Lachaise rémois. »

Jean-Baptiste Pierre-Henri Caqué légua aussi une partie de sa fortune pour le rétablissement des écoles de dessins et de mathématiques supprimées à la Révolution.

ALAIN MOYAT

1.-La rue Caqué (ancienne rue Nulle Part)à Reims, honore la mémoire du père du créateur du cimetière du Nord.

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